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Cette série de photographies emprunte son nom -Wisteria Lodge- à une aventure de Sherlock Holmes. Cette série recense et convoque des lieux clos et ouverts à la fois, ceux nous enfermant en nous-mêmes et ceux nous précipitant vers autrui. Cette série se concentre sur un objectif à la fois mouvant et limité : Être à la maison, être à l’intérieur, épouser le lieu de l’intériorité, la zone de sécurité, l’explorer encore et encore.

Dans la cour intérieure, un peu d’air. Estampe de fils de fer dont l’utilité est perdue, cadavre d’une bougie d’anniversaire, murs d’époques différentes, la plupart dans un triste état -les plus anciens, les plus abîmés, sont à de rares exceptions les plus beaux- dans la cour intérieure Yaj s’endort devant la gouttière ombragée par un vieux matelas. La fenêtre de la cour devient le décor d’une sorte d’existence musicale : Jeu avec et contre la lumière, contre sa réfraction, ses gangrènes, avec ses épiphanies et son insidieuse dimension psychanalytique. Même si je n’en peux plus de cette tyrannie de la vue, de ses affabulations et de ses diktats. Les photos : stigmates embarrassants, failles temporelles invasives.

 

Je me déplace d’une demeure fictive à celle d’où je vous écris, j’observe récipients de grès, boîtes de chaussures éventrées, valises méditant leur offrande future aux ténèbres. A contrecœur, j’ouvre d’anciens manuscrits inachevés qui sont des aveux et des partitions. Je me penche vers l’inaccompli, l’inexprimable, l’incommensurable. Je relève la tête et me tourne vers la perspective vitrée du jardin : Au premier plan, devant la serre envahie de glycines, une femme d’un autre temps fait valser des monceaux de terre et de feuilles mortes puis s’arrête et bénit certaines variétés de mauvaises herbes avec de grands gestes.

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