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Le Collectif Yaj est composé d’Emilie Detoc, photographe plasticienne, et de Dominique Clavreul, auteur, compositeur, dessinateur.

 

Emilie Detoc et Dominique Clavreul ont créé en 2018 le Collectif Yaj, à la fois atelier de création et structure de présentation de leurs œuvres. Le mot Yaj est l’abréviation du nom de leur chienne labrador Yajna (2000-2015) et renvoie également au Hundsgruppe (le groupe du Chien) fondé par Arnulf Rainer en 1950 à Vienne.

 

Après de nombreuses années dédiées au dessin, Emilie Detoc se consacre depuis 2008 à la photographie (numérique et argentique) et, depuis trois ans, à un travail associant cadres anciens et fragments de photographies partiellement effacées, retouchées ou raturées.

 

Sa recherche est orientée sur les thématiques de l’altérité, du vide et de la mémoire. Se penchant sur des vestiges d’images abîmées en voie de disparition, saisissant les instants de la disparition de ces images comme autant de failles temporelles, Emilie Detoc tente d’offrir une voix aux domaines oubliés de la fragilité. 

 

Après deux ans aux Beaux-Arts de Nantes -citons Catherine Strasser, Pierre Giquel, Gérard Auray et Philippe Lepeut parmi ses professeurs- Dominique Clavreul écrit l’opéra expérimental Heart’s Grave qu’il crée au Théâtre de la Petite Ortie en 1992. L’année suivante, l’album du même nom (dont le visuel est l’œuvre d'Arnulf Rainer) sort sur le label suédois Ad Perpetuam Memorian. En 1993, à Nantes, il imagine et supervise l’exposition d’art contemporain This is the place where, évènement présentant douze jeunes artistes émergents dont Régis Perray. En Mars 1998, toujours à Nantes, il organise le festival Up Tight autour du poète photographe new-yorkais Gerard Malanga. De 1999 à 2004, il se consacre à une série de portraits (vidéos, dessins et photographies). Début 2006, il crée le projet rock Demian Clav. Parallèlement à de nombreux concerts (Nantes, Lyon, Lille, Genève, Paris, château de Chambord), il écrit et enregistre trois albums : Nightfall Prayers (2009), Wisteria Lodge (2011) et Adrift (2014).

 

Depuis 2017, se servant d’un important fonds de photographies et de films, usant de fragments végétaux, de cendres, de cordes ou de tissus comme les lettres d’un alphabet, il s’est engagé dans l’édification de pièces uniques hybrides réparties en trois séries distinctes : Abdication, Offering et Transfiguration. Entre expressionnisme et Arte Povera, il revisite son propre passé, entreprend un récit nourri d’allusions à ses créations littéraires et musicales et retranscrit ainsi un cheminement intérieur. La ligne directrice de son travail peut être définie une tentative de témoignage ancré au point de contradiction de la lumière et de l’aveuglement. En 2021, son premier ouvrage Fragments d’un Journal Gothique est publié aux éditions de la Petite Hélène.

LE COLLECTIF YAJ :

MANIFESTE RESLPENDISSANT

Apparu en 2018, le Collectif Yaj est enraciné dans les années soixante-dix du 20ème siècle. Longtemps le Collectif Yaj fut un groupe de rock, il fut aussi un film, un personnage de ce même film, il est aujourd'hui un atelier où est honorée la mémoire de Yaj, Yajna, la plus tendre des labradors. Du haut de sa tour de branches et de draps, de la source de ses mille métamorphoses, notre duo embrasse la terre, le ciel, les arbres et les animaux.

Le Collectif Yaj interroge la photographie et ses liens avec le dessin originel. Il s'enorgueillit d'être davantage un oratorio jungien qu'un opéra freudien. Il célèbre fragilité, passion et humilité. Il se nourrit essentiellement de ses années d'errance, il façonne des poèmes symphoniques synonymes d'ivresse et de recueillement. Il réconcilie les contraires. Il sépare le grain de l'ivraie, envoie un accord de guitare et la flamme prend la forme d'un épi.

Le Collectif Yaj avance, observez sa démarche légère, assurée, authentiquement joueuse, ses œuvres semblables à des aveux énigmatiques, des énigmes libératrices, ses pièces narratives reconstituant un univers peuplé de miroirs et de spectres.

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